lundi 10 octobre 2005

Le Mot du Directeur Exécutif

De la partition à la responsabilité

Chères Rajusiennes, chers Rajusiens,
Chers parents
,
Chers lecteurs,
Il y a longtemps que vous vous posez de multiples questions. Des questions allant de la naissance du Rassemblement pour une Jeunesse Unie à Sèdjè-Aklakou à ses objectifs en passant par son fonctionnement. Toutes ces préoccupations peuvent se résumer en une seule question. : En quoi RAJUS peut être utile ? Oui, vous avez raison ! Si pour bon nombre de rajusiens, amis et parents de rajusiens cette interrogation peut manquer aujourd’hui de pertinence, nombreux sont ceux d’entre vous qui la trouvent plus évidente que jamais. Beaucoup en effet ne savent pas ce que peut leur apporter leur appartenance à une telle organisation alors que chaque jour ils crèvent de faim, l’insécurité des hommes et des femmes devient de plus en plus galopante. Ils ne savent pas en comment RAJUS peut contribuer à leur développement personnel tout en se mettant au service de la communauté. Dans un quartier où les jeunes héritent de plus en plus des clivages de régionalisme et d’ethnocentrisme, vous ne savez pas quel sens peut on donner à l’Union. Chers parents, vous ne savez pas ce que peut apporter une telle organisation à votre enfant alors qu’il a toutes les difficultés de ce monde pour réussir en classe. Toutes ces craintes que vous nourrissez au plus profond de votre âme constituent déjà la raison d’être de RAJUS.

La partition du développement !

Pour la petite histoire, lorsque le 29 août 2004, une vingtaine de jeunes du quartier Sèdjè-Aklakou se réunirent c’était en fait pour s’unir et jouer leur partition dans le développement du quartier. Il a fallu neuf (9) bons mois, de péripéties endurées, que la naissance du Rajus soit une réalité. Ce fut à travers le congrès constitutif tenu le 1er mai 2005. Entre temps, beaucoup s’étaient mis à se décourager dans un environnement hostile à l’émergence de la jeunesse. Ce fut un défi relevé ce 1er mai par toute la jeunesse en tenant le congrès sans incident. Ce fut une victoire sur la fatalité. Nous avions démontré qu’en fait la jeunesse n’était pas forcément l’absence de sagesse. Mais, comme je le disais, au terme des travaux, le congrès n’est pas une fin en soi ; la bataille la plus rude commence après.

Responsabilité par rapport à l’avenir

Cinq mois après, ces assises un bilan à mi-parcours était nécessaire. Les différentes commissions techniques (Sport, Culture et loisirs, Affaires sociales) ont progressivement été installées par le Bureau Exécutif et fonctionnent régulièrement à l’exception de la commission Sécurité. Mais pour le commun des mortels, les préoccupations d’ordre général sont restées insatisfaites. L’insécurité est plus préoccupante que jamais. Les voies sont de plus en plus impraticables, l’électricité est demeurée un luxe, le régionalisme suit inexorablement son cour et nous projette vertigineusement dans le décor. C’est avec ce tableau pas reluisant que nous pensons fermement que la jeunesse devait se sentir de plus en plus responsable. Nous devons désormais passer de la partition que nous entendions jouer à la responsabilisation. Les propos du Chef du Village de Cococodji, Monsieur TCHIAKPE Jules sont assez illustratifs : ‘’La constitution des organisations de jeunes est une condition sine qua non pour la libération des sites devant abriter les infrastructures de base’’. Nous serons responsables et du bonheur et du malheur du quartier Sèdjè-Aklakou. Toute la jeunesse rajusienne doit prendre conscience que son avenir dépendra de celui du quartier, s’unir pour se mettre au service de la communauté et ne pas verser dans des critiques à l’égard des nos aînés, nos parents, nos sages qui, en fait n’ont derrière eux que des souvenirs.

La jeunesse et la nation sont liées

Rajusiennes, Rajusiens, l’avenir appartient à toute la jeunesse et il n’y a qu’elle pour défendre valablement la cause de la cité. Nous devons nous unir comme une famille. Les Fon ne devraient plus être distingués des Adja ou des Xla, Pédah…..Notre famille, notre ethnie devrait être de plus en plus RAJUS. Pour cela, il nous faudra nous battre contre toutes les pesanteurs sociologiques rétrogrades, claniques. Je sais que la tâche est immense mais noble. Le développement du quartier sera notre réussite. Mais cette réussite dépendra de vous, de nous, de nos comportements, de notre endurance surtout. Ayons le courage de dire désormais plus haut ce que nous pensons tout bas. Mais disons-le , avec un beau sourire aux lèvres ; disons-le avec politesse et avec une argumentation solide. Ceci peut amener les nôtres à nous comprendre.

L’inévitable connexion !

Chers parents, soyez fiers de nous, vos enfants. Ne sommes dignes de vous. Il est impossible pour nous de nous passer de vous. Nous savons que vous n’arriverez jamais à nous retirer votre paternité. Notre combat est votre combat. Le cadre de concertation entre vous et nous doit devenir régulier afin que vous laissiez derrière vous non seulement voitures et villas mais aussi et surtout des Rajusiens, des jeunes bien éduqués, des jeunes compétents capables de perpétuer votre nom. Permettez-nous de ne pas nous servir des vos héritages pouvant asservir la communauté.

Vive la jeunesse Rajusienne,
Vive Sèdjè-Aklakou,
Firmin HOUNGBADJI

Paru dans Rajus Infos n°001 d’octobre 2005