dimanche 22 octobre 2006

Entrevue sans retenue avec le Directeur Exécutif

« Le développement de ce quartier est pour très bientôt.»

Mais avant, nous proposons
Que l’union de tous les Sèdjènous soit réalité
Que l’intérêt général prime sur tout
Que féodalité et sectarisme soient bannis
Que la critique gratuite laisse place à l’action.

Le Rassemblement pour une jeunesse unie à Sèdjè-Aklakou aura bientôt seize mois. Le Bureau exécutif et les différentes commissions s’attellent chaque jour à lui imprimer un dynamisme. Des actions sont entreprises, des pistes se tracent. Après la tribune libre d’un échantillon de la population, nous abordons ici, avec le Directeur Exécutif plusieurs questions. Lisez plutôt !

Rajus Infos : Bonjour Monsieur le Directeur Exécutif.
H.F: Bonjour chers amis. Merci de m’offrir cette occasion afin de m'adresser à vos électeurs
Avec l’existence de l’association de Midonablodo, la création du RAJUS était-elle nécessaire ?
Je vous remercie pour l’intérêt que vous ne cessez de manifester depuis peu à l’égard de notre rassemblement. L’initiative de la création de RAJUS pour ceux qui ont participé à l’historique rencontre d’août 2004 faisait suite à deux constats. L’absence d’un creuset de réflexions et d’échanges entre les jeunes et l’incontournable prise en compte des jeunes, comme facteur de développement. Aucune action n’a véritablement essayé jusqu’alors d’associer la jeunesse dans le quartier. La naissance de RAJUS était donc d’une urgente nécessité. S’il n’y avait pas RAJUS, il aurait fallu donc le créer.
Comment se porte RAJUS ?
Tel un bébé, RAJUS évolue et prend de l’âge. Il avance lentement mais sûrement. A seize mois, il présente des symptômes de dentition, et cela donne du stress à ses parents. RAJUS est donc en pleine croissance. Pour grandir, il a besoin de beaucoup plus de soin que de fouet.
Pouvez-vous nous faire un bilan après plus d’un an d’activité ?

J’espère que les différents responsables des commissions techniques mises en place ont déjà présenté l’essentiel des activités menées. Que ce soit dans le sport, dans l’éducation, la culture, et les affaires sociales, des efforts ont été accomplis. Nos frères footballeurs ont gagné en niveau technique et tactique. Le niveau d’instruction et les capacités intellectuelles de nos frères élèves ont été renforcés. On note une éclosion des talents artistiques. La solidarité tend peu à peu à être partagée au sein du RAJUS. Les deux projets phares Sèdjè Connexion et REPHAS 2006 sont des instruments qui nous permettront d’aller plus loin. Seulement, beaucoup ne voient pas d’actions visibles sur le terrain. Je sais que nous mettrons plus du temps à convaincre les uns et les autres qu’il s’agit des actions de développement. Loin de verser dans le défaitisme, je nous invite à plus de ténacité, de sacrifice et surtout de courage dans nos actions. Nous pouvons mieux faire.
Quelles sont vos relations aujourd’hui avec Midonablodo ?
Nous avons d’excellentes relations avec les parents et sages du quartier parmi lesquels des membres du Bureau Midonablodo. Par contre, je ne vous apprendrai rien en disant qu’il n’y a jamais eu de relations formelles avec la sage association Midonablodo en tant que personne morale. Nous discutons de temps en temps avec des personnes physiques, qui ont toujours cherché à personnaliser les actions. Pour ce qui devrait être des propositions, c’est plutôt des ordres que nous recevons. Un enfant peut recevoir des ordres de son papa; mais qu’est-ce que tout un rassemblement peut faire des ordres venant des personnes physiques dont les propos et les actions n’inspirent la moindre cohésion. Je me demande si nos sages de Midonablodo sont vraiment sincères quand ils disent qu’ils ont ‘’applaudi la naissance de RAJUS’’. Notre vision aujourd’hui c’est de créer un cadre permanent de concertation pour le développement du quartier. Chercher à marginaliser un seul habitant dans ce quartier serait une erreur monumentale.
Quels sont selon vous les défis non relevés ?
Malgré tous les efforts consentis par l’ensemble de la famille Rajusienne, nous n’avons encore réussi à équiper convenablement nos joueurs. Je comprends donc pourquoi il y a perte de motivation. Cela m’attriste énormément. Par deux fois nous n’avons eu l’autorisation d’accès aux salles de classes pour les cours de vacances. J’en suis désolé. Les différents groupes artistiques qui devaient être permanents ne le sont pas encore. Ce n’est pas réconfortant. La Mutuelle de Solidarité n’est pas encore effective. Les grands maux du quartier sont demeuré tels. J’ai du mal à l’accepter. Mais nous ne baisserons jamais les bras. Nous devons bannir le mot échec de notre vocabulaire. Comportons nous en acteurs et non en spectateurs. Le meilleur reste à venir.

Du vox populi, il est reproché à RAJUS de n’avoir posé aucune action concrète. Qu’en dites-vous ?
Je suis parfaitement d’accord avec toutes les personnes qui font ce constat. Beaucoup n’ont pas compris que nous nous sommes engagés pour 5 domaines d’intervention. Beaucoup nous ont prêté des intentions rivales et rebelles, ce qui explique leur expression. La pédagogie qui a été jusque là la notre était celle du ‘’sucré-salé’’.Cela consiste à offrir aux jeunes ce qu’ils aiment (les loisirs, le sport..), gagner leur confiance avant de leur demander des actions allant dans le sens du service à la communauté. Cela n’a pas encore été concluant. Je tiens à rassurer les uns et les autres qu’un progrès est encore possible dans ce quartier.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face

Nous pouvons aujourd’hui nous targuer d’avoir une expérience dans la vie militante par le passé (amicales d’élèves, d’étudiants, de jeunes cadres). La différence à RAJUS est caractérisée par une diversité qui elle-même répond à la diversité des Béninois dont les centres d’intérêts divergent parfois. Gérer déjà cela n’est pas chose aisée. A cela, il faut ajouter le manque de moyens, l’absence d’une synergie des actions sans oublier le calendrier scolaire (mettant en veilleuse pour neuf mois nos activités). Mais nous comptons convertir toutes ces contraintes en opportunités.
On vous accuse, d’organiser de façon cavalière d’autres manifestations culturelles et politiques. On cite notamment Cupidon Show, vos activités à la JCI et autres. Veuillez nous éclairer
(Rires) Ah ! Ceux qui le disent ont peut être raison. Mais je tiens à dire une chose. RAJUS n’a encore rien organisé en dehors de Sèdjè-Aklakou. Le festival Cupidon Show est un projet que j’ai initié depuis février 2004 (alors que RAJUS est né en 2005) avec le concours constant des amis dont des Rajusiens. Cet évènement est organisé chaque année par l’agence Juventha Promo dont je ne suis que le Délégué Général. RAJUS n’a donc rien à y voir. Quant à la Jeune Chambre Internationale, il s’agit de la plus merveilleuse organisation que je n’ai jamais connue. C’est une fédération des Jeunes Leaders et Entrepreneurs de 18 à 40 ans crée depuis 1910 aux Etats-Unis. Beaucoup de leaders ont été formés par cette organisation. J’aspire à être aussi leader. Si c’est un péché, je suis prêt à faire incessamment ma confession.
Que pense RAJUS de la politique ? Et comment avez-vous vécu les dernières élections présidentielles ?
Ecoutez ! Nos textes sont suffisamment clairs là-dessus. RAJUS est apolitique. Les dernières campagnes nous ont servi de test. Au moment où tout le monde (même ceux qui n’ont jamais eu le temps pour des initiatives de développement) courait à travers réunions et meetings de soutien, nous avons tenu bon, imperturbable. Malgré la circulation des billets de banque, RAJUS s’est mis au dessus de la mêlée. Mieux, nous avons organisé deux campagnes de sensibilisation. L’une pour inciter la population au retrait des cartes d’électeurs, l’autre sur la conduite citoyenne à tenir le jour du vote. Nous n’avons obtenu le soutien de qui que ce soit. Pire, on nous prenait pour des ridicules. RAJUS est apolitique. Et moi, je refuse de tomber dans le marchandage politique et partisan qui ne mette pas l’intérêt général au dessus de tout. C’est ce que j’ai toujours proposé partout où je passe. Je ne pense pas changer d’avis.
Comment s’annonce l’avenir du RAJUS ?
RAJUS a de très beau jour devant lui. Je dirai même que cet avenir sera plus radieux que jamais. Dans un premier temps, nous allons renforcer notre plan d’actions dans différents domaines d’intervention afin d’atteindre mieux nos objectifs. Ensuite, nous présenterons un document politique des grands travaux dans notre quartier afin de répondre aux aspirations de notre paisible et aimable population. Enfin le cadre de concertation permanent devant prendre en compte toutes les personnes ressources dans le quartier deviendra une réalité d’ici peu. Nous privilégierons la communication sur tous nos projets. Comme JESUS, même sous la croix, RAJUS continuera à brûler ses heures de gloire pour des siècles et des siècles.
A présent, votre mot de fin?
Je veux dire aux sages de l’association Midonablodo que la main de RAJUS reste tendue pour l’inévitable connexion dans l’intérêt du quartier. Ensuite, je remercie tous nos fidèles et généreux donateurs qui continuent d’espérer malgré tout ce qui est fait pour les intimider. Je veux présenter les excuses du RAJUS à la toute la population de Sèdjè-Aklakou pour les attentes non comblées et les rassurer que voulons construire avec eux et pour une quartier propre, éclairé, sécurisé et facile d’accès. Enfin, j’appelle aujourd’hui les Rajusiens et les Rajusiennes à comprendre le message issu du vox populi, c’est un message assez fort. La population ne nous a pas jugé sur nos domaines d’intervention. Elle nous envoie en mission, la mission des grands travaux : l’électricité, l’eau, les voies d’accès, les infrastructures de bases. C’est pourquoi, nous réorganiser pour des actions plus fructueuses. Faire de Sèdjè-Aklakou le quartier latin de Cococodji est désormais être notre mission. Le développement de ce quartier est pour très bientôt. Mais avant, nous proposons. Que l’union de tous les Sèdjènous soit réalité. Que l’intérêt général prime sur tout .Que féodalité et sectarisme soient bannis. Que la critique gratuite laisse place à l’action. Soyons prêts à l’assumer contre vents et marées. Je vous remercie.

Propos recueillis par
Hyppolite CAKPO &
Honoré SOLEVO
Paru dans Rajus Infos n°002 d’octobre 2006